Les tours et les temples
ont été principalement construites entre les VIIe au XIVe
siècles. Cependant, les fouilles montrent que les temples des rois Cham ont été
érigés à partir du IVe siècle et que le site comptait plus de 70
œuvres architecturales. Tout au long de son histoire, le Sanctuaire de My Son a
subi des destructions dues aux guerres auxquelles se sont ajoutés les outrages
du temps. En 1470, lorsque le royaume du Champa s'est ecroulé, le site a été
complètement abandonné. Ce n’est qu’en 1885 qu’il a été redécouvert, par C.
Paris, un explorateur français, et dix ans plus tard, les scientifiques ont
commencé des recherches approfondies.
En 1904, après de
nombreuses fouilles, deux archéologues, Launet Finot et H. Parmentier, ont
publié une importante documentation. Les recherches menées par H. Parmentier
ont montré qu'il y a 100 ans, My Son comptait 68 ouvrages, restaurés par
l'Institut de Recherche d'Extrême-Orient. En 1945, lorsque la guerre a éclaté,
My Son a subi ses premiers outrages, et à la fin de 1969 il a connu ses plus
lourdes destructions. Une tour de 30m de haut a été dévastée par les bombes
américaines. Selon les inscriptions que l’on peut lire sur les stèles, elle a
probablement été construite au IVe siècle et restaurée pour la
dernière fois en 1224.
Architecture
Les temples-tours de My Son, toutes orientées à
l’Est pour recevoir la lumière du soleil, ont été construits en nombreux
groupes qui ont suivi essentiellement le même modèle. Chaque groupe était
composé d'un temple principal (Kalan), entouré de tours et monuments
auxiliaires. En hauteur, chaque Kalan se compose de 3 parties: le bhurloka
(les fondations) qui représente le monde terrestre, le bhurvaloka (le
corps de la tour), le monde spirituel, et en haut, le svarloka, le monde
sacré, domicile des dieux. Autres édifices importants, à l'opposé du Kalan, le gopura
(tour de la porte) et, entre les deux, un mandapa qui servait de
vestibule pour se purifier et prier avant d'entrer dans le kalan. A droite de
ce dernier, le Kose grha, petit tour, avec un toit en forme de bateau,
pour déposer les offrandes. Les temples Cham n’ont pas de fenêtres, seulement
les tours et monuments auxiliaires en contiennent.
Les temples-tours de My Son sont entièrement
construites en brique avec de rares éléments de grès ou de granit
(principalement les piliers, linteaux et pierres angulaires). Les briques
étaient peu cuites, de façon à pouvoir être travaillées et sculptées. La
technique utilisée pour assembler les briques reste encore un mystère. Les
chercheurs ont émis plusieurs hypothèses. Parmi les plus répandues: les chams
employaient un liant composé de substances végétales et animales. Autre
supposition: les murs auraient été construits en briques crues et l'ensemble
aurait été cuit par la suite. Les sculpteurs n'entraient en action qu'à la fin
de la construction et réalisaient des œuvres souvent superbes, foisonnantes,
utilisant largement des motifs végétaux, fleurs, animaux, etc. En raison de la
grande influence architecturale et culturelle de l’Inde, My Son compte aussi
nombre de stèles gravées en sanskrit - langue sacrée et langue littéraire de
l’Inde ancienne.
En observant la nomination de H. Parmentier, les
temples-tours de My Son sont classés en groupes de lettres (A, A', B, C, D, E,
F, G, H et K), puis numérotés en fonction de leurs fonctions. Il commence avec
le temple principal, le Kalan, (numéro 1), puis le tour de la porte (numéro 2),
et ainsi de suite. Même si cette méthode brise l’architecture unifiée du
complexe architectural de My Son, elle est remarquablement efficace pour
l'étude et l'entretien des temples-tours de My Son.
Lors de la 23e session du Comité du patrimoine mondial tenu en 1999 à
Marrakesh (Maroc), le Sanctuaire de My Son a été reconnu par l'UNESCO patrimoine
culturel mondial pour la Critère (ii): Le sanctuaire de My Son est un exemple
exceptionnel d’échange culturel où une société autochtone s’adapte à des
influences culturelles externes, notamment l’art et l’architecture hindous du
sous-continent indien ; et la Critère (iii): Le royaume Cham a été
un phénomène important de l’histoire politique et culturelle de l’Asie du
Sud-Est, brillamment illustrée par les temples-tours de My Son.
Phuong Mai